Patrimoine, pierres et mystères : la richesse visible… et invisible
L’église Saint-Étienne, sentinelle depuis le XII siècle
Elle domine le bourg un peu à la manière d’une veilleuse dans la nuit sarthoise. L’église d’Assé-le-Boisne, classée depuis 1926 (source : Ministère de la Culture, Base Mérimée), date du milieu du XII siècle. C’est un des beaux témoignages romans du département, avec son portail cintré, ses colonnettes à chapiteaux sculptés, et ses modillons qui recensent quelques têtes grimaçantes et motifs païens — la touche d’insolence dans la ferveur rurale.
À l’intérieur, un retable du XVIII siècle et des objets classés ajoutent au charme suranné de l’ensemble. Anecdote moins connue : la cloche, fondue en 1707, sonne encore pour chaque événement marquant du village.
Les manoirs, témoins d’un passé cossu
- Le Boisgeffroy : un manoir du XVI siècle, qui garde la mémoire de vieilles familles et de bâtisseurs aventureux.
- La Masselière : élégante demeure du XVII siècle, parfaitement intégrée à la campagne alentour, souvent mentionnée dans les inventaires du patrimoine.
Ces bâtisses ne se laissent pas toujours visiter — certains sont logements privés —, mais on les devine au détour d’un chemin ou derrière une allée de grands arbres, silhouettes patinées par les siècles.
Histoires de clocher et de magie populaire
Il y a à Assé-le-Boisne un drôle de sobriquet. Jadis, les habitants étaient surnommés les “Frileux”, une manière de moquer leur prudence face au vent du nord, paraît-il (référence : Georges Lelièvre, “Dictons, sobriquets et légendes de la Sarthe”, 1967). Ces petites histoires forment un ciment local, comme les légendes du Pont des Fées, un ouvrage de pierres caché dans la campagne. On y prêtait autrefois des vertus de passage magique, “pour les enfants qui ne venaient pas” disait-on à mi-voix.
Ces bouts de folklore, glissés entre deux balades, donnent un parfum de conte à la plus rustique des promenades.