Bottes aux pieds, cœur ouvert : les plus belles balades à pied en Haute Sarthe

Un territoire riche de chemins : la Haute Sarthe à pied, mode d’emploi

Avec près de 800 km de sentiers balisés sur l’ensemble du Pays de la Haute Sarthe (source : Office de Tourisme Vallée de la Haute Sarthe), pas étonnant que les randonneurs trouvent chaussure à leur pied, du simple baladeur du dimanche au marcheur coriace. Près de 60 circuits sont entretenus et accessibles, variant de la boucle de 4 km facile à avaler à l’étapé plus robuste de 25 km pour ceux qui aiment traîner la semelle.

Quelques incontournables :

• Sentiers balisés et cartographiés sur le site de l’Office de tourisme (topos guides, applications rando avec traces GPX à télécharger).
• Chemins communaux parfois non officiels, à retrouver sur les cartes IGN ou sur le terrain, souvent entretenus par des associations locales, telles que Les Marcheurs de la Sarthe Haute ou Les Vieilles Pierres de Saint-Léonard-des-Bois.

Le secret : le territoire fait la part belle à la diversité. Allées forestières, anciennes voies ferrées, bords de Sarthe, landes à genêts, chemins creux bordés de murets ou d’arbres têtards… De quoi varier les plaisirs et les paysages tout au long de l’année.

Idées de balades emblématiques à savourer

1. Les rivières au fil du pas : de Beaumont-sur-Sarthe à Vivoin

Une balade à la fois patrimoniale et bucolique, qui suit le fil de la Sarthe sur près de 13 km (boucle possible, balisage jaune, topo-guide « Balades en Sarthe » n°21). Pause au moulin de Verniette, passage par le joli pont routier daté de 1880, et arrêt obligé au Prieuré de Vivoin, l’un des plus beaux témoignages romans de la région — ouvert à la visite (infos : Prieuré de Vivoin).

• Durée : 3h30 environ
• Dénivelé faible : convient à toute la famille
• Point d’intérêt : la halte sur le chemin de halage, avec tables pour le pique-nique à l’ombre
• Côté faune : héron cendré et martin-pêcheur ne sont jamais loin en contrebas

2. Entre bocage et mémoire : la boucle du Gué-de-Maulny

Voici une sortie qui ressemble à un roman photo, tant les paysages changent à chaque détour. La boucle d’environ 7 km part du minuscule hameau de Maulny (commune de Saint-Germain-sur-Sarthe), connu pour son gué – toujours praticable après l’automne, quand la rivière n’est pas trop vaillante.

• Passages remarqués : la chapelle Saint-Ebroïn (XIIe siècle), le cimetière à l’écart, étonnamment romantique
• Période conseillée : juin juillet, le sentier longe des pâtures à chevaux tapissées de marguerites
• Petite anecdote : ici, d’après l’Association de Sauvegarde du Patrimoine, un trésor mérovingien aurait été trouvé sous une pierre plate il y a cent ans… De quoi marcher le regard curieux.

3. En forêt de Perseigne : l’ascension douce du point culminant sarthois

La forêt de Perseigne est la plus vaste du département (plus de 5000 hectares, selon l’ONF), fréquemment citée comme la « petite Suisse du Maine » pour ses reliefs inattendus. La boucle de la tour de Perseigne (6,5 km, balisage PR orange) conduit en sous-bois jusqu’au sommet de la Sarthe : la fameuse Tour (perchée à 340m d’altitude, pas de panique !).

• Panorama à couper le souffle au sommet (table d’orientation installée)
• Observation fréquente de chevreuils ou de sangliers en matinée
• Parking au Rond-point du Carrefour de Perseigne
• À l’automne, ramassage de champignons (attention à bien s’y connaître, consultez ici les associations locales agréées)

4. Entre pierres et lande, le Sentier des Mégalithes à Dissé-sous-Ballon

Pour les amateurs de mystère, cap à l’est du territoire, sur la commune de Dissé-sous-Ballon. Ce sentier thématique de 8 km déroule un itinéraire jalonné de dolmens et menhirs, traces silencieuses de la préhistoire sarthoise (environ -3000 av. J.-C., recensés par le service d’Archéologie du Conseil départemental).

• Dolmen du Fief-aux-Bois, menhir de la Pierre Frite : photos obligatoires
• Panneaux explicatifs installés tout au long du parcours
• Accessibilité : terrain parfois sablonneux, bonnes chaussures recommandées

5. Au fil de la Vègre : Sillé-le-Guillaume et les Landes de Sillé

Départ du lac de Sillé, l’un des spots les plus prisés l’été (baignade surveillée), mais la balade vers les Landes de Sillé offre au printemps un visage plus sauvage. Sur 10 km, on longe la Vègre, traverse des landes où poussent bruyères et ajoncs, jusqu’au moulin de la Haie.

• Site classé Natura 2000 : oiseaux rares, observation recommandée au lever du jour
• Parcours mixte : chemins larges, passages boisés, clins d’œil à la faune locale (écureuils fripons et couleuvres timides)
• Balisage vert, difficile de se tromper

Des itinéraires pour tous les goûts (et toutes les jambes)

Vous n’avez pas 4h devant vous ? Pas grave. D’un village à l’autre, quantité de circuits plus courts permettent de prendre l’air sans attaquer la réserve de carrelets dans le sac à dos.

• Rando douce de Piacé : 4 km entre jardin expérimental (Le Jardin de la Mère), lavoir et bocage, avec six œuvres artistiques insolites à découvrir sur le parcours (projet Piacé le radieux, labellisé « Patrimoine XXe » - site officiel).
• Circuit des granges à Ancinnes : boucle de 5 km, entre anciens corps de ferme, mares et haies épaisses. Idéal pour les enfants (petit dénivelé, animaux visibles souvent sur le parcours).
• Promenade « De fontaines en Coteaux » à Fresnay-sur-Sarthe : 3,5 km dans les ruelles médiévales, accès à la vieille ville, panorama sur les méandres de la Sarthe depuis la promenade de la Motte Féodale.

Et pour les plus endurants, la section locale du GR 36 — du Cotentin aux Pyrénées traverse le pays. La portion de Saint-Marceau à Saint-Léonard-des-Bois offre des paysages de gorges (c’est rare en Sarthe !), et permet de relier en deux jours seulement lands, forêt et bords de rivière sur 38 km.

Quand partir ? Le meilleur moment pour randonner en Haute Sarthe

Même si la tentation de marcher à la première éclaircie est forte, quelques conseils sont de mise :

• Printemps : explosion de fleurs dans les prairies, migration des oiseaux — c’est LA saison à privilégier
• Été : attention aux fortes chaleurs dans les vallées, prévoir casquette et gourde, balades recommandées tôt ou en soirée pour profiter de la lumière dorée sur les foins
• Automne : ramassage de châtaignes, couleurs flamboyantes en forêt de Perseigne, ambiance feutrée le matin
• Hiver : boucles découvertes autour des villages, brumes en bord de Sarthe, et tout le charme des cafés qui rattachent les pieds froids autour d’un chocolat chaud

Le balisage, la météo changeante : c’est aussi ce qui fait le charme — et l’authenticité — d’une balade en Haute Sarthe : ici, on ne perd pas vraiment le Nord, mais on cultive l’art de la flânerie.

Conseils pratiques : bien préparer sa marche en Haute Sarthe

• Consultez la météo : la région peut être sujette à de brusques ondées, surtout au printemps et à l’automne (infos en direct sur Météo France).
• Équipez-vous de bonnes chaussures, même pour les petits circuits : certains chemins restent boueux longtemps après la pluie.
• Pensez aux cartes détaillées (IGN Top 25, feuilles 1516E et 1616E couvrent la plupart des itinéraires du secteur).
• Téléchargez les traces GPS en amont (depuis le site de l’Office de Tourisme ou Visorando).
• Respectez la nature : ne cueillez pas les orchidées des prairies, gardez les chiens en laisse près des troupeaux.
• Enfin, profitez des marchés locaux pour garnir le sac de rillettes, sablés ou fromage du coin à déguster en route !

Balader, c’est aussi rencontrer

Au-delà du chemin, la promenade, c’est l’occasion de croiser des habitants, heureux de partager une histoire, une anecdote ou une adresse secrète. On ne ressort pas d’une rando en Haute Sarthe sans avoir glané quelque chose : une recette de tarte sarthoise, le souvenir d’une discussion sur le pas d’une grange, ou même une invitation à revenir pour la fête du village. Car, ici, marcher, c’est adopter un autre rythme, celui où le pas et le paysage se répondent, à mille lieues des sentiers battus.

Alors, la prochaine fois que l’envie trotte de changer d’air, n’hésitez pas à pousser la porte du chemin du coin : parfois, le plus beau voyage commence… à l’angle d’une haie vive, le cœur ouvert et les chaussures pleines de terre.