Patrimoine : pierres vivantes et secrets bien gardés
L’immanquable église romane
C’est un peu la reine du village : perchée sur la rive, l’église Saint-Céneri, du XIe siècle, domine la vallée. Avec sa nef trapue et ses fresques du XIIe (redécouvertes à la bougie en 1856 par hasard par Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques de l’époque), elle offre à la fois un panorama sur la Sarthe et un voyage dans le temps.
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Anecdote : L’une de ses fresques, représentant des apôtres, demeure incomplète. Plusieurs versions circulent, dont celle du peintre ayant fui un dragon imaginaire (on a le sens du drame en Sarthe).
Le vieux pont et la maison du légendaire peintre Harpignies
Si l’on traverse le fameux pont de pierre (qui date de 1850, remplaçant deux passerelles emportées par les crues, source : Archives départementales de l’Orne), on arrive face à la Maison du peintre Victor Harpignies. Il fut l’un des premiers à tomber sous le charme du village, qui devint le fief d’une véritable colonie d’artistes paysagistes, dès la fin du XIXe siècle.
Ce n’est pas un hasard si Saint-Céneri fut surnommé le “Barbizon de l’Ouest”. Millet, Corot, ou encore Mary Renard y ont laissé leurs pinceaux. Un musée communal et la galerie ouverte “la Fleur des Arts” racontent aujourd’hui cette histoire.
Le prieuré et son jardin suspendu
Un peu à l’écart, le Prieuré, racheté à la commune en 1976, conserve des éléments du XVIe. Niché au sommet du village, son jardin suspendu surplombe la Sarthe et offre une pause bucolique où le patrimoine flirte avec les rosiers anciens.
On y organise tous les ans, en septembre, les “Rencontres Artistiques de Saint-Céneri”. Peintres et sculpteurs investissent les rues et les maisons, renouant avec la tradition des artistes bohèmes.