Une histoire indissociable : la Sarthe et les hommes
Des origines gauloises à la christianisation
Dès la Préhistoire, les rives de la Sarthe ont attiré les hommes : il n’y avait alors ni ponts ni routes, mais de l’eau douce abondante, des poissons et des terres grasses. Sur les hauteurs, les anciens édifiaient des oppida (citadelles gauloises), cherchant à surveiller la vallée. Les implantations gallo-romaines, attestées par des fouilles entre Alençon et Le Mans (Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest), orientaient déjà la vie autour du cours d’eau.
Dès le VIe siècle, la christianisation s’ancre au fil de la rivière : moines et ermites cherchent l’isolement et la fertilité des abords pour bâtir prieurés et monastères, comme à Saint-Léonard-des-Bois ou à Juillé.
L’âge d’or médiéval : foires, ponts et moulins
Quand la rumeur des foires résonnait entre Fresnay et Beaumont, la Sarthe devenait sentier d’affaires : on y transporte céréales, vin, bois, bœufs. La rivière permet aux moulins de prospérer. Dès le XIIIe siècle, on en compte plusieurs dizaines, du moulin banal destiné aux villageois au moulin seigneurial. À Beaumont, la "Grande Roue" se met à tourner dès 1421 ; partout, la granulation des blés nourrit l’économie locale (source : Archives départementales de la Sarthe).
Les ponts fixent les bourgs : là où on peut traverser, le village grandit (grand merci au grand pont de Fresnay, souvent submergé lors des crues spectaculaires que rapportent des chroniques de 1751 et 1805).